Un jour j’ai rencontrĂ© une fille Ă Annecy , elle avait des idĂ©es plein la tĂȘte.
Les montagnes et le lac dans les yeux et sa famille dans le cĆur.
Je savais qu’un jour elle partirait loin pour faire autre chose… Quelque chose de plus grand.
Quelques annĂ©es aprĂšs elle a construit tout ça, un rĂȘve pour elle et pour les autres et surtout pour l’humanitĂ©.
Je vous laisse lire son tĂ©moignage, qui me touche toutes les semaines avec ses textes ou ses photos mais surtout avec l’amour. MERCI Ă ELLE POUR CETTE LEĂON DE VIE.
Ătre solidaire c’est aussi l’ĂȘtre avec le reste de la planĂšte. Et avec ces petits bouts de cĆurs.
Prenez le temps de lire ce tĂ©moignage plein de lumiĂšre et de douceur. Faites ce que vous pouvez đđ. Chaque petits pas crĂ©ent l’aventure.
Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde. Gandhi
Voici le témoignage de Lena :
COMMENT SAMBHAVA A CHANGĂ MA VIE
MON TĂMOIGNAGE EN TANT QUE VOLONTAIRE DANS UNE MAISON DâENFANT AU NĂPAL
Câest depuis Katmandou quâHĂ©lĂšne me donne la chance aujourdâhui, de vous Ă©crire le rĂ©cit de la plus belle expĂ©rience quâil mâa Ă©tĂ© donnĂ© de vivre dans ma vie. Je mâappelle Lena, jâai 25 ans, et je partage mes journĂ©es avec 11 petits nĂ©palais extraordinaires de la Maison dâEnfants Sambhava.
Nous sommes en avril 2018. Je prĂ©sente les matinales dans une radio locale dâAnnecy. Parmi les communiquĂ©s de presse quâont laissĂ©s mes collĂšgues sur mon bureau, je retrouve cet article de journal. La veille, ma collĂšgue mâavait tendu le bout de papier en ajoutant : « Tiens, tu devrais en faire quelque chose. Ăa parle du NĂ©pal, dâenfants, dâhumanitaire, ça va te plaire ». Je me sers un cafĂ©, me rassois Ă mon bureau et je commence la lecture. Je termine. Ni une, ni deux, je me jette sur mon clavier dâordinateur, et je tape « Sambhava NĂ©pal » sur Google. Je lis, je parcours les photos, et dĂ©couvre lâhistoire de Mona et Katrin, lâhistoire de Sambhava – pour la toute premiĂšre fois. Jâen oublie mon rendez-vous de lâaprĂšs-midi et le journal Ă prĂ©parer pour le lendemain matin. Mais, je le sens, au fond de mon coeur, il y a quelque chose qui est en train de se passer, il y a un quelque chose qui vient de fleurir. Alors non, je ne me remets pas au travail. Dâabord, je copie-colle leur adresse email et je leur Ă©cris. Un long message qui ne leur demande ni un rendez-vous pour une interview, ni quand est-ce quâaura lieu leur prochaine confĂ©rence. Non, jâĂ©cris un long message un peu maladroit pour leur dire « je ne sais pas ce que je peux faire, mais je veux vous aider. » Un mois plus tard, jâavais refusĂ© le CDI quâon me proposait Ă la radio, jâachetais un aller simple GenĂšve-Katmandou et jâannonçais joyeusement Ă toute ma famille que je mâen allais au NĂ©pal.
Jâadore raconter lâhistoire magique de cette association nĂ©e en 2015, aprĂšs le tremblement de terre qui est venu secouer le NĂ©pal. Jâadore raconter combien les coeurs de Mona et Katrin sont grands. Alors jâespĂšre que vous aurez les yeux qui brillent autant que les deux miens en visionnant cette vidĂ©o de 7 minutes qui raconte Sambhava :
Je fais mes premiers pas « au nid » en octobre 2018. La fratrie habite au dernier Ă©tage de leur Ă©cole. Ils sont 10 : 6 filles et 4 garçons. La plus grande a 11 ans et la plus petite 5. Ce dimanche aprĂšs-midi touche Ă sa fin et mon aventure, elle, est Ă son tout dĂ©but. Ils sont en face de moi, ces visages que jâai toisĂ© sur les photos depuis des mois. Ă ce moment-lĂ , je ne lâai pas encore rĂ©alisĂ©. Mais je viens de rencontrer ma deuxiĂšme famille. Le bout de papier que ma collĂšgue mâa tendu il y a quelques mois, sâest tout juste transformĂ© en une deuxiĂšme maison dans ma vie.
Je partage 6 mois de leur vie. On se tient la main le matin pour aller Ă lâĂ©cole, on se brosse les dents ensemble le soir. On jardine, on chante, on danse, on cuisine, on rĂ©vise les leçons, on se raconte des histoires, on rit, on joue. On confectionne des cerf-volants quâon laissent flĂąner sur le toit, au coucher du soleil. On se console, on sâencourage, on se cĂąline, et on sâaccroche, on sâattache, on reste collĂ©s. Avec eux, jâapprends ce que câest que de manquer dâeau – de prendre une seule douche par semaine, jâapprends Ă manger Dhal Bat avec la main, jâapprends Ă les faire rire en bafouillant des mots en nĂ©palais. Ils sâĂ©merveillent de tout, de rien. Ils dorment ensemble pour se tenir chaud, ils veillent les uns sur les autres, ils veillent Ă ce que chacun grandisse joyeusement et guĂ©risse un peu. Ils disent MERCI, du soir au matin – pour des pancakes, pour un film, pour une partie de foot tous ensemble dans le jardin, et aussi quand lâĂ©lectricitĂ© revient. Je les regarde confectionner des barques Ă moteur miniature, avec un fil Ă©lectrique rĂ©cupĂ©rĂ© la veille dans la rue. Je les regarde dĂ©couper des bouts de papiers colorĂ©s, en faire de jolies fleurs et les accrocher au plafond.
Avec eux, je rĂ©alise quâil y a des enfants dans le monde, qui partent Ă lâĂ©cole, chaque matin, en sautillant de joie. Pendant 6 mois, je les observe se chamailler pour faire la vaisselle, se partager les pinces Ă linge pour Ă©tendre les vĂȘtements mouillĂ©s, et se prĂ©cipiter pour voir le spectacle du soleil qui se couche derriĂšre les montagnes. Jâapprends ce que câest que de donner, de se protĂ©ger, dâĂȘtre ensemble. Avec eux, on donne, on nâattends rien en retour, on sâaime pour ce quâon est, et pas pour ce quâon a, parce quâon a pas grand chose. Les grands aident les petits Ă grimper aux arbres, les petits poussent les grands Ă prendre de lâĂ©lan Ă vĂ©lo. Avec eux, jâapprend ce que câest que la rĂ©silience. Jâapprend ce que câest que de saisir sa chance et de la vivre pleinement. Jâapprend lâamour – le vrai – la reconnaissance, le respect, la bienveillance, lâempathie. Il y a de tout ça dans lâatmosphĂšre de cette maison, il y a de tout ça dans les 11 coeurs de ces enfants. Et un soir, assise dans mon lit, je me met Ă rire. Je me souviens avoir dit Ă tout le monde que « je mâen allais au NĂ©pal, donner de lâamour ». Je ris et je pleure, parce que ce nâest pas faux, mais la vĂ©ritĂ©, câest quâen 6 mois, jâen ai reçu 100 fois plus.










Câest comme ça, avec toutes ces petites joies simples au quotidien, que Sambhava a profondĂ©ment changĂ© ma vie. Sambhava, ça veut dire « possible » en nĂ©palais. Depuis Sambhava, depuis Mona et Katrin, câest une notion omniprĂ©sente dans ma vie. Avec Sambhava, jâai pris – rĂ©ellement cette fois – conscience de la chance que jâai dâĂȘtre la fille de mes parents, dâavoir grandi dans cette famille aimante quâest la mienne. Ă Sambhava, jâai trouvĂ© mon Ă©quilibre, jâai trouvĂ© ma place, jâai trouvĂ© de la sagesse, jâai trouvĂ© de lâinspiration, jâai trouvĂ© de la confiance, en moi, de la confiance en la vie. Avant Sambhava, je me trouvais Ă©panouie, heureuse. AprĂšs Sambhava, je sais quâon peut lâĂȘtre encore plus, que la lumiĂšre peut toujours briller plus fort, câest possible. Au nid, je me sens utile, pour de vrai. Comme dâautres, câest une Ă©motion que je nâavais jamais ressentie avant de venir ici. Et plus que tout, entourĂ©e de ces 11 enfants, je me suis dĂ©couvert une nouvelle vocation. Jâai la passion du journalisme, toujours, elle est en moi. Mais je veux aider. Je veux continuer de partager ma chance, de distribuer lâamour que jâai emmagasiner depuis 25 ans. Et de cet amour qui mâa donnĂ© toutes les bases solides pour bien grandir , dĂ©sormais, je veux en faire don, Ă ceux qui en ont eu moins que moi. Câest en donnant que lâon reçoit, et ça aussi, câest Sambhava qui me lâa transmit.





Alors aprĂšs un voyage Ă Bali, aprĂšs la Nouvelle-ZĂ©lande pendant presque 1 an, lâAustralie, je suis rentrĂ©e au nid, je suis rentrĂ©e Ă la maison, Ă ma maison du NĂ©pal. Depuis plusieurs mois, tous les jours, des moments simples et puissants sâadditionnent Ă ceux de lâan dernier, et ma collection de jolis souvenirs sâĂ©paissit. Avec Mona et Katrin, nous profitons du confinement – qui nâest pas finis ici au NĂ©pal – pour travailler, ensemble, Ă ce que lâaventure continue.
Si vous avez envie de nous aider, si vous connaissez quelquâun de votre entourage, vos amis, qui souhaiterait parrainer un enfant, ou peut-ĂȘtre faire un don. Un don Ă Sambhava, câest du riz dans les assiettes des enfants, des uniformes Ă leur taille, des soins dentaires, de lâeau pour leur unique douche hebdomadaire. Nous venons de lancer une campagne de financement, le lien est ici: :
Vous pouvez aussi nous Ă©crire, nous serons ravis dâĂ©changer avec vous. Pour notre contact, il est sur notre site internet : www.sambhava.net
Depuis Katmandou, au nom de Sambhava, les enfants et nous, vous envoyons toutes nos énergies positives.
Coeur avec les mains,
Lena